AUPRÈS DE MA BLONDE…
Sans doute l'une des plus belles soirées de l'année 2007, la dernière. Pas de valses ni de tangos, mais de simples pas sur la piste de danse d'une école privée qu'ont fréquentée mes deux fils. Comme sur plusieurs autres pistes du monde entier hier soir, avoir dansé avec les amis/maris/frères/sœurs/pères/mères, ces grands enfants qui ont mon âge et ces autres qui l'auront un jour...
S'être tellement aimusés que c'en était presque trop étourdissant. S'être amusés comme des petits fous, ne regardant pas ceux qui restaient assis pour nous regarder. Avoir été nous-mêmes sans que l'on se sente jugés. Parce qu'aimer être avec quelqu'un ne plaît pas toujours aux autres; parce que l'aimer autant ne signifie pas toujours lui donner un cadeau; parce qu'aimer être avec lui ne signifie pas être avec lui à tous les jours.
Il n'y a pas plus beau cadeau que celui de la sincère affection entre amis, qu'ils soient de même sexe ou non; il n'y a non plus de plus beau cadeau que celui de la Reconnaissance, celle qui fait grandir notre sentiment d'appartenance, que ce soit à un groupe ou à un individu. Il n'y a pas de plus beau cadeau sur terre que celui d'être tendrement entouré de SES gens, ceux qui sont proches comme ceux qui sont au loin, ceux qui ne sont pas que des figurants dans nos réalisations, ceux qui sont parmi les plus sincères que cette terre aura mis au monde juste pour nous.
Et malgré les conflits et les guerres, en ce premier Jour de l'An, je m'adonne encore à penser que nous y sommes tous ensemble pour y faire quelque chose d'énorme, quelque chose d'extravagant, quelque chose qui résonnera partout, quelque chose qui carillonne, quelque chose qui réveille ON, quelque chose qui assomme OFF ...
Ce que je souhaite pour l'année qui vient tout juste de commencer: que l'on ait plus aucun préjugé envers ceux qui ne sont pas comme les autres, qui font autrement mais aussi bien, afin qu'ils soient, ou deviennent, seulement EUX, et non pas ces êtres de fabrication en série. Être seulement. Comme nous, comme toi, comme eux.
Merci à tous ceux qui rendent mon quotidien plus gai, moins gris, ceux qui ajoutent de la couleur à ma vie, ceux qui plongent avec moi jusque dans les profondeurs moyennes de mes tourmentes, ceux qui me donnent des leçons, des devoirs, de courage et d'honneur.
Hier soir, dans l'une des plus scintillantes Noirceurs de Québec, auprès de ma blonde, pendant qu'on fêtait en grand dans son Carré de Joie, nos visages, là-bas dans la petite salle, nos visages couverts de sueur, nos bouches assoiffées remplies de ce champagne amoureux, mais aussi nos grands et petits cœurs qui battaient la plus belle des chamades, celle que l'Amitié procure aux grands et petits nomades que nous sommes.
Ce matin, en relisant l'Histoire des débuts de notre colonie, je me suis mise à imaginer toutes sortes d'autres belles histoires à venir, comme celles de nos pays d'en haut, celles-là qui font et refont l'histoire de nos Grands et Petits Salons; du plancher au plafond, de la cave au grenier. Avec les gens qui la font, gens de bénédictions, qui tapent du pied, qui sacrent en jargon; qui racontent leurs histoires avec la plus chaude des passions, qui nous racontent les plus belles en fin de soirées, celles de nos plus Longues Veillées.
Bonne Année, Amis.
Mercredi, 2 janvier 2008
NIRGENDS
Nirgends: nulle part.
Rien qui parle à Nulle Part pour parler de Tout:
" J'essaie tant bien que mal d'écrire quelque chose pour toi, c'est ma troisième lettre, et je dois t'avouer que c'est pas vraiment facile. Je sais pas si c'est l'effet du 2 janvier qui m'a fait ça, mais ça se pourrait bien. Le fait de retomber " à la normale " me rend toujours un peu malade...de TOUT...
J'espère qu'il se porte bien après toutes ces festivités de fin d'année, parce qu'avant les Fêtes, la convivialité forcée commençait royalement à le faire chier. Toutes ces rencontres pré-programmées, tous ces repas de gras à sur-consommer, et parfois trop copieusement arrosés, toutes ces faces à claques familiales qu'il fallait qu'il se tape pendant un dîner à la con, ou un souper de morons, ont peut-être fini par l'achever. Je sais pas, mais j'ai pas encore reçu de ses nouvelles depuis le début janvier...
En tant que RIEN du Tout, ça commence drôlement à m'inquiéter, à part toi, NULLE PART, je n'ai que lui pour me confier. Mais peut-être a-t-il tout simplement décidé de larguer ses amis, je sais pas, un Tout, après tout, ça n'a pas vraiment de temps à perdre avec un Rien...
Aujourd'hui nous sommes le 2 février, nous sommes en plein cœur du Jour de la Marmotte, (mais moi je préfère dire de la Chandeleur). Les jours s'allongent de plus en plus, la Noirceur quitte notre hémisphère peu à peu, elle fera bientôt place à la Grande Lumière et à la Courte Chaleur. Peut-être aurons-nous enfin des nouvelles de Tout bientôt, c'est à souhaiter, nous pourrons alors commencer à ressortir nos petites boîtes à fleurs pour y semer les graines d'amitié qu'il nous restait de l'an passé...
Je te laisse aller repêcher les derniers rescapés mon cher NULLE PART, je sais que tu es toujours très occupé avec tous ces condamnés de fin d'année. Ta tâche de les relever de leur néant phosphorescent n'en est pas une de tout repos. Une dernière chose: si jamais tu trouves mon Tout parmi ton groupe de rescapés, dis-lui Salut de ma part et tâche de bien t'occuper de lui, parce que je tiens à le retrouver en bonne santé; ça a l'air que c'est encore ce qui est le plus à souhaiter cette année. Merci.
Ton RIEN
2 février 2008
P.S.: J'ai cherché tant bien que mal d'où tu pouvais bien venir, et d'après ce que j'ai lu sur toi, tu serais...allemand.
Vendredi, 4 janvier 2008
ALICE WELLS
L'ordre est le plaisir de la raison,
mais le désordre est le délice de l'imagination.
Paul Claudel
All is well, Alice Wells.
How far is your Noël from today ?
All is well, Alice Wells.
Who is ringing your bell ?
All is well, Alice Wells.
When will you be shaking by the Swell ?
L.L.
***
Il y a de ces hasards mon canard: Alice Wells existe bel et bien; je l'ignorais avant de taper ce nom de hasard dans Googles, un nom que j'avais simplement inventé pour la rime. Il y a de ces hasards parfois. Et elle est photographe en plus.
http://www.alicewells.com/
Vendredi, 4 janvier 2008
LES PARRAINS
Ils ne sont jamais loin; ils sont dans l'E-cran d'arrêt. Ils ne vont jamais très bien; ils déjouent leur Iroquois. Ne parlent jamais assez bas; font comme dans un film muet. Ne parlent jamais assez quand ils fuient nos Émois. Et quand ils tuent leurs frères, ce n'est pas vraiment par choix, mais pour vrai. Les Parrains aiment trop bien et mal, ou comme ils peuvent.
Cruelle Incognita dit:
Ils sont des murs étroits
à af-franchir du bout des doigts;
Ils disent:
On monte très haut en soi-même
sans jamais redescendre;
On grimpe dessus et on retombe comme un sac;
Dans un bruit sourd;
Sont des génériques de Vito;
Personne ne les touchent;
Mecs sans visages;
Découpés dans la lumière
Tamisée des bureaux clos;
Des couteaux droits;
Dans la main, sur la langue;
Une radio AM:
Des absolus de justice;
Et puis un rêve, une fois;
Peut-être que c'est de l'amour;
Je ne sais pas.
The Swamp’s Song a dit:
Je ne sais pas non plus, mais c'est très absolu.
Samedi, 5 janvier 2008
LE PARQUET
L'intelligence artificielle se définit comme le contraire de la bêtise naturelle.
Woody Allen
rouge éteint, bleu ravin--
--quand l'E-toile s'éteint,
je remets du parfum.(...)
ne plus rien écrire---
(SOUFFRIR)
sauf quand on fera
semblant de se faire nourrir,
ami-doser les relations réelles.
faire ex-ploser les anciens châteaux,
déterrer les nouveaux.
en avoir jusqu'au coup...d'État.
dans nos jours puiser nos an-nuits.
dans nos digues éclater l'Alentour,
faire briller le Parquet...
N.B. En agriculture, le parquet est un enclos destiné à l'élevage des volailles ou pour parquer les moutons ou les veaux, ou bien pour diviser en compartiments un vaste pâturage.
(essayer de suivre quelques-uns des commandements de C.I.)
1. Bannir toutes formes d’association au réel ou de rapprochement vers le concret (noms, lieux, événements, opinions sur la vie en général (tels que: ce que j’ai mangé ce matin et comment j’ai découvert que c’était fantastique de mettre de la crème dans mon café.)
2. Ne faire aucune promotion formelle du blog.
3. Ne jamais insérer une image qui ne soit pas de moi ou retrafiquée par moi.
4. Toujours privilégier le minimalisme dans les mots (distiller les essences).
5. Ne jamais faire de paragraphe de plus de 5 lignes.
6. Ne jamais partager ce blog à des personnes proches de moi sauf exception majeure.
7. Ecrire au moins un texte par mois.
8. Dissoudre tout ce qui m’entoure pour le reconstruire.
9. Pratiquer l’écriture automatique.
10. Se prendre très au sérieux puis ne plus se prendre au sérieux du tout puis se reprendre au sérieux, puis...
Dimanche, 6 janvier 2008
FAR AWAY
Gérard DuBois
Five short stories Edgar Allan Poe
Impression de déjà vu.
Caractères des âmes nues
empruntés par la Fenêtre...
Voir de l'autre côté de la rue.
Verser les larmes de l'Espoir.
Sortir les lames des Rasoirs.
Sourire au début du Grand Soir.
Lundi, 7 janvier 2008
LA BUÉE TRANQUILLE
La présente note aborde un thème que j'affectionne particulièrement, celui des fenêtres, celles que nous sommes un jour contraints de remplacer parce qu'elles sont soit trop vieilles et pourries, soit un petit peu maganées, soit qu'elles laissent parfois infiltrer un petit surplus indésirable de buée de condensé. Aujourd'hui, dans mon courrier, le vrai, il y avait un de ces innombrables papiers publicitaires qui me font de la promotion sur Tout et Rien...
Mardi 8 janvier 2008
PURÉE DE POIS
Purée de pois. Brouillard.
Par-dessus les toits se diluait un brouillard jaunâtre, véritable purée de pois qui gouttait de la suie mêlée à des emplâtres de neige tombés des fenêtres.
Cendrars
Bourlinguer
1948
Le fond de blanc disparaît,
les oisillons gazouillent;
c'est comme le printemps.
La pluie imbibe le ciel,
nos limbes sont humides.
Les arbres ont des ailes,
les mouches dégèlent.
La Voix est libre maintenant.
Les Lumières se sont fermées,
Le Chant peut recommencer.
Mercredi, 9 janvier 2008
DÉGEL
Le cadre de ce tambour et la baguette sont construits en bois de bouleau, ainsi que les bois placés sur le timbre. Ce dernier est constitué d’une ficelle qui vibre contre la membrane lorsqu’on frappe le tambour. Les deux membranes sont en cuir de caribou de même que les lanières qui les tendent sur le cadre.
http://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/arts/resonance/res1_09f.shtml
à Gervais
Les mille langues atrophiées de nos corps dégelés.
Les mille mains entrecoupées par nos sangs giclés.
Un seul regard, simplifié par le calcul de la Vérité.
À part le Français et l'Anglais,
la Chinoise et le Montagnais...
Aujourd'hui et demain
peuvent encore être rêvés,
mais hier encore
les swamps étaient toujours difficiles à exploiter...
Entendre les peuples de l'IN-visible
à travers des voix presque inaudibles,
c'est le Don sacré de l'Intraduisible.
Les cœurs n'étaient pas que guerriers,
ils ne demandaient qu'à être rapatriés.
Le Rat ne sera non plus un chef oublié,
au passé ce matin on parlait encore de lui.
Le chant rouge ocré de tes ancêtres gelés,
la buée disparue de mes fenêtres outragées.
Béothuk, ancien peuple de ton bouclier,
nouveau rempart de nos âmes retrouvées.
Jack * a dit:
Mais c'est tellement beau ici dedans !
elquidam a dit:
Dedans Dehors...;-)
* N.B.: Première apparition de Jack (TRAIN DE NUIT) dans mes FENÊTRES OUVERTES. Un blogueur qui est toujours aussi vivant. Voici son adresse:
http://jack-jackyboy.blogspot.ca/
Vendredi, 11 janvier 2008
PEUT-ÊTRE UN DÉTAIL
Intéressant de penser que:
Lorsqu'une incognita cruelle
Marche dans la rue,
Il y a un quidam pour l'observer
De sa fenêtre;
Et qui reconnaît quelque chose
Peut-être un détail dans un cygne.
Cruelle incognita
8 janvier 2008
Cruelle Incognita a dit:
Que serait C.I sans vous. (?)
elquidam a dit:
Quelqu'un ?
Samedi, 12 janvier 2008
SANG/REGRET
Sans savoir si ... /seulement.../// mais peut-être ///...juste au cas où...///que des fois..///on sait jamais//( ..... )///(ou on saura pas)...///à moins que...//à moins que/// quelqu'un// (ou quelque chose)....se taise////////////////////////un peu comme le jour qui se lève dans celui où je vous ai connus (........) Mais ce jour n'a pas vraiment existé, on l'avait ré:inventé....//sans savoir si...//............ seulement..///et juste au cas où.....////////LES REGRETS, ça sert surtout à Rien qui les adore et les collectionne depuis qu'ils existent. Tout, lui, les déteste royalement, tellement qu'il les pulvérise à mesure qu'il s'en forme un nouveau. Une chose cependant: Tout et Rien savent très bien tous deux qu'... Alice won't live HERE anymore.
Dimanche, 13 janvier 2008
UNE HISTOIRE DE PLUS POUR ALYS
Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être.
Lewis Carroll
Elle ne vivait que pour elle, elle.
Elle avait un prénom (et un nom).
Elle venait de Québec, P.Q.
Elle s'appelait Alice Robitaille.
Elle avait ôté le taille, mis un y au lieu du i.
Elle a enchanté sa vie,
(en cinémaScope).
Photo: Roland
Une beauté re-vampée.
Un sourire ravagé.
Des souliers argentés.
Des robes ensoleillées.
Et des nuages ar-rosés
sous ses paupières
fatiguées.
Alcool/drogue/avorto//
psycho-électro/loboto...
La vie mise à mort.
La vie mise " à part "…
On ne vit pas que de rentes.
On ne vit pas quand elle chante.
On en meurt juste un peu.
On en meurt en moins de deux.
(Elle et moi)
Alice won't leave HERE anymore...................
Lundi, 14 janvier 2008
TRAIN-TRAIN DE NUIT
Il arrive que nos mots flottent....ailleurs....
Derrière chez nous,
de mémoire de petite marre grouillante,
les yeux mordorés des grenouilles
sont en péril, dit-on,
la nuit chantante,
en voie de crachats de chorale (...)
or l'étang blessé est un phare pour aujourd'hui...
car "La main du bourreau finit toujours par pourrir".
Roland Giguère
http://jack-jackyboy.blogspot.com/
Jack a dit:
Flottez, dérivez, toutes voiles dehors, c'est un honneur.
elquidam a dit:
Mais ces voiles, faudrait peut-être que je les rapièce...avant de les sortir....dehors. ;-)
Mardi, 15 janvier 2008
THE IRISH/SCOTISH CALL
Les libraires, eux, si affables et si....intelligents....
Today, with some of my school's colleagues, I had a good day; they all made this day. First, at the Morrin Center, a real discover for the Reader that I use to be. Mr Patrick Donovan, the young meastro, conducted us into the old walls of the ancient jail ...We had the impression that we were really in Scotland, in the middle of 1800, especially when we drank this welcome cup of tea into the Library... It was so unreal, but in the same time so pretty real. A couple of ghosts did some noise through the floors and the glasses...
Later, at the Librairie Générale Française, I had a talk with André Fortin. We always have a good conversation around the Littérature....générale....française... This time it was around Irish literature. And finally, as usually, at the Libraire Pantoute, with the two Christian, Vachon and Girard, and of course, Éric Simard, I had some good discussions with all of them, particularly with Éric: we talked about this young author called Racoon Brisebois, because Éric read his last novel.;-) I finished this magnificent day with Christian (the G.), we talked a lot of Eureka street, a great novel, written by Robert Mc Liam Wilson. We remembered the good jokes, especially those one from Chuckie and his gang of irishmen...We LOL. Wilson has a real great talent, so I ordered Ripley Bogle, his first novel. Now, all I have to do is waiting after the Irish Call...on la chaussée des Écossais...
Ah! les libraires, si affables et si...bons vendeurs ;-) they will always make my day...
For a visit to the Morrin center, click here
http://www.morrin.org/pages/home.php
Jeudi, 17 janvier 2008
LA SYMPHONIE NO. 7
Le sourire du Violoniste
sur les mains du Pianiste;
Dans le large dos du Chef,
nos regards en prokoviev
Un orage de sons/cadeaux
une symphonie pour archets;
Un piano pour les muets,
une arme contre des jouets
Les oblongs applaudissements
dans les cœurs semi-saignants...
La numéro 7 entre nous deux,
une soirée passée aux cieux...
(aucun autre cygne à l'horizon,
que leur mort...et leur trahison)
elquidam
N.B. Comparée aux autres symphonies de Dvořák, la Septième est sans conteste plus turbulente, emplie d'un héroïsme presque tragique, et finalement la plus typiquement romantique de celles-ci.
Dimanche, 20 janvier 2008
LES VANITÉS
Les objets visés par cette destruction sont ceux qui poussent au péché, spécialement ceux qui touchent à la vanité, comme les miroirs, les cosmétiques, les robes richement travaillées, les bijoux, les instruments de musique. D’autres objets aboutissent sur le bûcher: livres immoraux, chansons non-religieuses, images licencieuses.
(wikipedia)
Hier soir, au creux de nos amoureuses Amitiés, mon anniversaire célébré. La Chaleur humaine dégagée par cette parfaite soirée m'a fait oublier les fragments de celles enrobées par le Froid contesté, celles que je croyais animées pour le reste de l'Éternité. Il fût un temps où mes vanités brûlèrent au bûcher...
Lundi, 21 janvier 2008
FRIO
Cold/Frio/Froid
steam/vapor/toi
Old/cryo/foi
Sold/Fat/émoi
Va-peur au cœur !
Va Sœur au heurt
Indivi----duos
full moon-à-l’os
enero el lunes
Lundi, 21 janvier 2008
FROID D’AILLEURS
Comment survivre à cette froideur
De cette vive paranoïa nocturne
Le malade imaginaire dans toute sa splendeur
Ne s’abreuvant que de brume
La folie de toute une âme
Qui déraille et se consume
Et de caquets devant je me pâme
Espérant remmailler toutes lacunes
Vil et vilaine, Ô puisse être cette barbarie
Dans une indécence presque parfaite
Puis- je dont me fier à cette cagneuse philosophie
Qui dans l’erreur m’induit à coups sûrs ?
Encor faut-il que la réelle perception
Soit l’ultime réponse à la normalité
Que l’altruisme émané sans grande conviction
Soit bienveillant sans être dénaturé
Hommage aux dames de grande nature
Et aux hommes de bonne foi
Quand dont s’estompera, juste et pure
La névrose fiévreuse de mon univers fourvoyé?
Où est dont ce damné chemin
Que j’ai si soigneusement égaré ?
Peut-être le retrouverai-je demain
Peut-être, qu’enfin,
Vide de craintes et de déraison
Aurai-je l’honneur une fois de me délecter
De cette acerbe et maudite humanité
Katleen
Vendredi, 25 janvier 2008
LE COQ D’ÉTHIQUE
À la fête des Papillons frêles,
les vents ne furent point invités;
trop affairés qu'ils étaient aux collets ouverts des Vautours affamés.
(La scène se passe dans un froid à ciel ouvert)...
"Il faut faire aujourd'hui ce que tout le monde fera demain."
JEAN COCTEAU
Samedi, 26 janvier 2008
LES ABYMES
L'expression en abyme: du grec abussos, sans fond. N.m. se dit d'une œuvre citée et emboîtée à l'intérieur d'une autre (récit à l'intérieur d'un récit: petite image intégrée dans une grande, semblable, etc. Mise en abyme (on écrit aussi en abyme).
Le petit mot, celui que l'on accole aux grands, fait de ces phrases. Lui emboîter le pas. Ensacher le cœur séché d'une plante coupée. Cloîtrer le Froid à l'intérieur d'un Foyer ardent. Mais se les geler. Emprisonner les Temps passés dans les ice pack du No Futur. Les petits mots, ceux que l'on dépose au fond du Sac de l'Écolier. Les petits mots, ceux agrémentés de x, ceux que je n'ai pas envoyés...
Lxxx
Mercredi, 30 janvier 2008
LE CŒUR RÉVÉLATEUR
Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière.
Michel Audiard
The Tell-Tale Heart
Harry Clarke
1919.
Le cœur révélateur
Une autre de ces bonnes vieilles histoires,
juste avant de quitter les sombres couloirs...
Ah! ce cher Edgar...
Thank to Joyce Pickford, my wonderful English teacher
who narrated us this sacred scary story with all the heart
her contaminating energy.
Les heures passent,
le plancher craque;
Le temps se débarrasse
des odeurs qui le démarquent...
elquidam
Jeudi, 31 janvier 2008
JANUARY 2008 IS DEAD
Reste juste à savoir si la Tempête se passera dans un verre d'eau ou dans un multivers d'ados. Quand le Bruit de leurs chères fureurs refera surface, la Cochère fouettera les reins du Salace. Édouard aux mains d'argent m'a fait passer un bon " mauvais " moment de lecture dans l'autobus. Jean-Philippe Morin tout autant, mais que dire du Martin O, un ravissement pour l'elquidam.
Et merci à vous, cher HellRider...
Dimanche, 24 février 2008
AUJOURD’HUI À L’AGENDA:
" entre l’ombre et le feu "
À défaut de bibliothèque dans une valise de char...;-)
[ ]
En janvier 2015, la neige sera peut-être noire réglisse. Et moi, j'aurai écrit noir sur blanc quelques imprécations malgré ma pauvre bibliothèque qui tiendrait dans la valise de mon char. Au fait, je n'ai plus de char depuis ma condamnation pour outrage à Sa Majesté. Je ne ronge plus mon frein. Tant mieux. J'ai tout mon temps pour la révolution. Au fond, c'est une histoire très simple.
Jack à Nina Louve
Carnets pelés 18
Frogment
Un commentaire, comme une nouvelle note: une musique qui inspire les blackstick...de blogspot.... ;-) C'était Aujourd'hui, à l'Agenda.
Lundi, 25 février 2008
COMME
Tarkovsky a ses chevaux; pour moi ce sont les arbres qui symbolisent la Vie. Je les regarde contre le ciel rouge et ils me remplissent de Mystère.
Simon Gingras
27 octobre 2007
***
Ce matin, malheureusement ce n'est pas encore l'Automne, mais je ferai comme si c'était comme; j'enfilerai mes bottes, mes mitaines, ma tuque, et irai cueillir des pommes; là où il en faudrait parmi les Formes. Prendre ensuite le temps d'écrire quelques mots pour la mémoire faillible; des mots-faux, des mots-baux, des mots de faubourg. Et demain, qui sait, quelques feuilles tachées de rouge, mots recoupées dans le blanc prodigieux de l'Homme qui les aura fait repousser selon l'ordre de leur apparition. Sa Mémoire sera ainsi inscrite dans la mienne, celle qui va et vient et qui nous promène bien au-delà des Parcs du Grand Domaine, bien au-delà des Heures sans phénomène. Demain, renaîtra l'Automne.
Fée Blackstick
25 février 19...75
Mardi, 26 février 2008
LATE NOTE, LATE SHOW
Ce matin, dans mon Amérique lapine, le ciel était nu neigeux, la température était à - 4. Je venais de me faire réveiller par E. qui s'en allait encore une autre fois travailler...
...un être exceptionnel tenait entre ses deux petites mains une espèce de gros diamant, il le faisait miroiter à travers la vitre d'une fenêtre. C'était la nuit, et ça donnait des effets très spéciaux dans le ciel noir, on aurait dit des vaisseaux spaciaux, ça ressemblait à la Grande Ourse ou la Petite. C'était angoissant mais en même temps reposant. Dans la rue, un agent de l'ordre a accosté l'être exceptionnel par le cou. Il l'a presque étouffé. Avec ses questions plus ou moins malhonnêtes à propos du gros caillou volé. Il a fini par le libérer, mais non sans avertissement. On ne doit pas traîner dans les rues à ces heures-là. Heureusement, l'auteur du délit avait caché son trésor. Il fallut donc se sauver avec lui. On ne savait pas où on irait exactement mais il fallait absolument partir. C'était durant la nuit, ou au petit matin, je ne saurais dire, nous ne devions apporter que l'essentiel, c'est-à-dire presque rien. Partir vivre dans une autre ville, dans un autre rêve.…Celui-ci s'est finalement achevé dans une série de baisers alités. L'auteur et sa complice étaient très fatigués, mais enfin libérés....
elquidam
Mardi, 26 février 2008
DANS LE CIEL DE FÉVRIER
Entre la mer et ses terres: le sel, le sang et le fer.
Entre les cieux de ta misère, les mots demi-frères.
En plus de tes meilleurs restes, nos moyens enfers,
les coups bas donnés au cœur de notre adversaire.
Mardi, 26 février 2008
LES SANGLES DORÉES
Les livres ont les mêmes ennemis que l’homme:
le feu, l’humide, les bêtes, le temps…
et leur propre contenu.
Paul Valéry
Victor-Lévy Beaulieu brûle symboliquement
le premier exemplaire de son plus récent roman
LA GRANDE TRIBU, c'est la faute à Papineau
Parce que Gauvreau se meurt encore à chaque jour dans le Cercle de ma Courbe, parce que Victor-Lévy Beaulieu me le ramène aujourd'hui à la vie, parce que Brisebois écrira le Reste un soir...dans le fin fond de l’Italie, parce que...
Le ragoût des mots bleus a été mis sur le feu rouge, plongés dans l'eau qui bout sur le rond chaud du milieu...Les mots qui cuisent à feu doux; qui se figent et se fixent lentement dans les graisses de la Bête; qui embaument maintenant les Chefs de clan qui les apprêtent...Les sourires abandonnés aux mains de la maldonne; les regards asexués qui se privent de madones; filles de fauves défaites à la guimauve mauviette; que de brèves amourettes... Cratères de peauxxx beiges remplis de mots-cortèges; mots nés de porcs salés, noyés sous des flots de sueur. L'espace, redevenu vert, alloué aux corps-bouées de ceux qui n'avaient pas eu la chance d'avancer, même d'un seul petit pas, de peur de tomber trop imparfaits, de peur de perdre leur Indépendance...Dieu seul sait, ou son futur Pape, ce qu'il en coûtera d'abandons pour tout ce qui nous happe dans ce monde qui nous décède. On sent d'ici les odeurs du Portugal, celles qui nous ont fait boire les vagues de l'effet pourpre; on sent qu'ils savent encore comment cuisiner leurs mots, ceux qui s'enfouissent entre deux os, sous les chaudes croupes grenat d'une Jument nocturne saignée par l'État...Le drame des conjoints qui se repiquent sans cesse dans les Plateaux imbibés, ou dans les bunkers désactivés; comme ceux qui nous venaient de la Grèce antique ou du Mont des Oliviers. Des drames qui se repiquent depuis les profondeurs balafrées des terres grasses des laboureurs, au bord de leurs cœurs abîmés par les mémoires qui se meurent...
Les odeurs de la candeur se dissipent, mais il reste les mots du jeune auteur qui lit la nuit dans sa complète noirceur ce que les enfants craignent des Sabbats; ces enfants morts-nés au combat qui nous reçoivent âmement avec la Voix muée de leurs revenants. Pendant que les muses l'appellent et que le guet se fait par le Poète, on surveille de loin tous ses prophètes; pendant qu'éclatent des grenades de lait sûr, on tourne en rond des histoires de capulette, mièvres supplices donnés en pâtures...
Du travers des lettres de ce monde, écrire n'a pas créer que l'Immonde; des histoires d'organes qui grondent pour des fées blondes et moribondes, ont donné naissance aux zones d'ondes; E-crire n'a pas fait naître qu'une Nation entre les points noirs de ses suspensions...Des itinéraires se déferont, des littéraires se croiseront, des opinions s'affronteront...Du tourment temporaire des auteurs ivres de l'hiver, accoucheront plus tard d'un livre, d'un roman qui mourra en rond. Les sangles dorées de la raison. La courbe infinie invalidera son temps, le Cercle se videra de son précieux sang. À partir de ce Néant devenu désobligeant, il tracera ce que sa vigueur lui fait écrire...
La Fée Blackstick
2 septembre 2005
Brisebois, Gauvreau et VLB, trois auteurs que j'emporterais sur mon île...en feu.
Merci à toi Pat B. pour mon brûlot de mots exposé sur ton blogue un soir de novembre 2004. (Je le retrouverai)
montrean a dit:
Si vous avez à cœur la langue de Molière, pouvez-vous faire circuler dans votre milieu ! Merci à l'avance !
http://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2008/montreal-anglais.html
Mercredi, 27 février 2008
CHAOS
Il y a 22 ans aujourd'hui naissait Jeffrey, mon premier petit chaos. Aujourd'hui, même si c'est jour de fête et de relâche scolaire, il a travaillé à ses devoirs de 21 heures à 2:30 heures dans ce qui le passionne le plus depuis près de deux ans, la Physique. En ce moment, il pense au projet qu'il doit préparer en compagnie d'un ami collaborateur, la note doit compter pour 60 % de leur deuxième session. C'est très important. On ne rit plus.
Avant même de donner naissance à ce premier fils, pendant que je le portais si facilement, je fomentais déjà de grands projets pour lui, mais jamais je n'aurais cru, ô grand jamais, qu'il serait allé aussi loin...dans le sien. Il est dommage que son cadeau d'anniversaire ne soit arrivé que quelques 5 minutes après son départ, il aurait pu ainsi feuilleter quelques unes des 1200 pages que contient son GRAVITATION, ce livre, qu'il désirait à tout prix. Écrit par Charles W. Misner (University of Maryland), Kip S. Thorne (California Institute of Technology) et John Archibald Wheeler (Princeton University) il est apparemment essentiel à tout futur bon physicien. Je n'aurais jamais cru que Jeffrey me dépasserait un jour (pour le nombre de pages lues dans un seul ouvrage).
Parce qu'ayant entrepris moi aussi une nouvelle odyssée de lecture, (quelques 1100 pages), celle qui me fera voyager entre l'Irlande de Joyce et le pays brûlé de VLB, on peut dire que notre table de cuisine pèsera lourd pour les prochains jours. Je pense qu'il était grand temps que je la déplie cette grande nappe de mots, celle qui recouvre la sempiternelle table de pommier de l'écrivain fâché. Avant que le Grand Feu orange de ses déceptions ne vienne faire disparaître les quatre pattes de son insoumission, avant qu'on ne la jette dans les vidanges de la libération....
L.L.
Jeudi, 28 février 2008
IL Y AURA DU SANG,
DU FEU ET DE L’ÉTHANOL
Cet après-midi, dans la petite salle obscure et silencieuse du Clap à Ste-Foy: IL Y AURA DU SANG, avec le nouvel oscarisé Daniel Day Lewis. Un autre superbe film de Paul Thomas Anderson. Un film d'hommes, un film fort, un film qui mord et qui saigne, qui rend aussi fou que sa finale. Paul Dano et Dillon Freasier m'ont beaucoup impressionnée par leur naturel, deux jeunes acteurs très prometteurs. Assis dans la première rangée, on aurait dit que nous étions vraiment dans le champ (de pétrole) avec eux. Une sensation que seule le grand écran peut procurer. Et ce soir, dans le petit, ENQUÊTE, pour faire comme une suite à cette histoire sombre, un reportage sur l'éthanol. L'éthanol, successeur de l'arabique pétrole, fait à partir de maïs ou de canne à sucre, qui provoque autant d'effet de serre, qui nourrit les gros ventres de nos petites autos solos au lieu de ceux affamés des enfants de Mexico... De quoi m'endormir révoltée, de faire un cauchemar au milieu du rêve sanguinopétrolifant de Daniel Plainview...
Vendredi, 29 février 2008
UN CYGNE DE LÀ-BAS
Un cygne de Belgique,
oiseau magique.
Une allure royale,
regard maladif.
La blanche simplicité
de forme caractéristique.
Un silence hivernal
dans le jour intempestif...
La fée Black stiff
Cygne d'ici
Pierre-Yves Dallenogare
Vendredi, 29 février 2008
LE FANTÔME DE GOYA
La sorcière chevauche un diable estropié. Ce misérable diable, dont tout le monde se moque, est souvent utile, après tout.
Francisco de Goya y Lucientes
Gravures d'or dans la Lumière noire,
nausée muséale, crimes d'ostensoir.
L'Espagne des Rois et des Reines,
le visage de l'Amour et de la Haine.
Le Peintre peint, grave et aime,
le Peintre sourit, donne et sème.
Goya et Inès, cent mille fantômes,
Goya et la Peine, son symptôme.
Still life- a butcher's counter
entre 1808 et 1812
Samedi, 1er mars 2008
LE CHEFTous ces films que l'on a vus et que l'on aime revoir, comme une longue succession d'images inoubliables. Un terrain où l'on aime jouer: la télé, un Carré de sable pour gens fatigués. Tous ces fous charmants rencontrés un soir de solitude encavée. Revoir Jack et le Chef m'a fait soudainement penser qu'un ami c'est pour la vie, que c'est pas vrai qu'on l'oublie même si on ne lui envoie plus aucun pli...Rester assise un moment avec lui dans le lit, le regarder respirer une dernière fois pour se sauvegarder de la prochaine lobotomie. Briser le cadre et la vitre de la fenêtre avec un gros morceau de marbre lisse, passer à travers elle, faire fuir l'Éclipse dans la nuit indigo, courir après son Rêve pour enfin le rattraper...
Mais où est allé le Chef après qu'il eut emmené Mc Murphy…ailleurs ?
Samedi, 1er mars 2008
ANONYME
le chant d'un seul oiseau
le hululement d'un hibou
aux épaules un sac à dos
un jeune lièvre à genoux
apparence de la cendre
la peau des robes grises
dans la chaise berçante
les fenêtres se tamisent
...
(inspiré du Anonyme de Patrick Brisebois
paru dans le Zinc no.12)
Mercredi, 5 mars 2008
LE LAPIN EST HEUREUX
Tit-Boule my love
Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.
Robert Sheckley
Extrait de Dramocles
C'est la Tempête. Nous sommes barricadés à l'intérieur de nos murs blancs. Les lumières sont toutes allumées. Nous écrivons. Nous lisons. Nous parlons. Nous ne nous taisons pas. Le Lapin me semble heureux. Il se prélasse dans sa cage. Il me regarde avec ses yeux de biche. Tout est presque parfait. Ma mère me parle de la neige. Mon père nous regarde de là-haut et nous protège. La Nuit sera très courte pour les hommes de bonne volonté. Un autre petit jour se lèvera. Il nous éclairera. Nous n'aurons plus besoin d'allumer nos lumières. Nous écrirons. Nous lirons. Nous ne parlerons pas. Nous nous tairons. Mais pas pour de bon. Les déneigeurs s'activeront. Les bancs de neige s'épaissiront. Les chiens les regarderont. Les marcheurs les contempleront. Le Lapin aura besoin de sa carotte. Nous la lui donnerons. Mais il aura toujours aussi faim de ce monde malsain demain.
Les histoires de fin d'hiver sont toujours empreintes de courtes mais ennuyantes lamentations.
elquidam
Jeudi, 6 mars 2008
MOON AMIE
ensoussollée dans le seul espace qui lui convienne, toute cette neige fraîchement accumulée contre la vitre gelée. une petite fenêtre isolée. aucune lumière naturelle qui ne puisse vraiment passer. dans l'ombre écervelée de ses escaliers tapissés des crayons mal aiguisés. dans la clarté panachée du rêve invité de la nuit passée un chien mâle empoisonné. aucun afternoon tea pour les amis de la Lune oubliée. qu'une traînée de poudrerie pour un futur endimanché.
Jeudi , 6 mars 2008
LA SALAMANDRE
(revisitée)
Thomas Wharton
and his father
Un si grand pays, et il fallait que je tombe sur vous.
Djinn
Le doute est un hommage que l'on rend à la vérité.
Ernest Renan
À vous, cher Thomas Wharton,
ainsi qu’à Pica et Bougainville,
qui jamais ne cesseront de voyager
dans le cœur du Jardin de papier.
***
Sur le seuil du Jeune Libraire,
Tout ce qui est abîmé brille;
La Persistance qui se fait muette,
Et l’Immuable qui devient mobile…
***
Dans la fausse Éternité d’odeurs agonisantes,
Se teinte celle de l’Illusion parfaite et préférée,
Celle qui contient en Elle sa propre Éternité,
Avec tous ses imprévus comme sa Constante…
En alternance avec les mots de l’Auteur,
Créer pour lui, et vous Très Chers Lecteurs,
Le réseau fragile de nos belles grandes lettres,
qui remplissent le Cadre Moderne de l’Imprimeur,
qui régissent Pica, caractère unique, fidèle ambassadeur
***
La Salamandre, petit dragon de fer,
En lieu de la Chimère,
Qui vit seule dans le rouge et le vert,
Sans se consumer, même l’hiver,
Attise la flamme incarnée
Des beaux brûleurs de livres invétérés;
Ceux qui sans oser nous le demander
Nous la ravivent du plus profond de leur enfer…
***
Et l’Amour, comme simple inspiration,
Contre le reste de tout ce monde en mer…
L’Amour qui, comme une puissante érection,
Contribue à la construction finale de l’Amer,
Bâtiment fixe et visible, immuable point de repère
***
Dans la Chair vive et ramollie
Du seul désir véritable de l’Âme:
L’Éclat de la Vérité Éternelle,
Le Rachat de nos vieilles querelles…
***
Des livres infrangibles aux mots les plus fragiles,
Le Livre à Clef, dans le Cadre ébranlé
D’un imprimeur peiné qui les regarde
Une autre fois se rassembler;
Un peu dans n’importe quel désordre,
Comme deux jeunes frères qui se mordent…
Sur le corps, le cran, sur le dessus, l’approche;
Et pour toujours en finir avec elle-même,
Dans l’œil glacé de son propre caractère,
Au bas de son socle stable,
La Lettre et son pied…
Comme dans une fissure qui se lézarde,
Un autre Amour infini qui se hasarde…
***
Dans la Lumière glauque
Du Carnaval de l’Incertitude,
Avec tout ce qui brille et rauque
Dans la fange des mauvaises habitudes:
La petite musique des choses cassées…
Dans le vent du doute de l’Instable, les anges passent…
Ils terrassent les brumes tenaces d’un Réel qui, hélas !
Se panache de sédiments vétustes venus du Ciel;
Dépôts au fond des eaux dormantes,
Dedans vaseux de nos âmes errantes…
***
Dans un mouvement oscillatoire,
L’imprimer enfin pour vivre son dé-boire,
L’enivrer en haute mer, ce Livre de l’eau/mère;
Ce Livre, comme l’Onde elle-même, insaisissable,
Qui se délivre en Elle, imbibé de son Petit Monde…maussade
Alam ou Zohar, impossible et imaginaire,
Il’bal, Livre fabuleux, Livre inimaginable;
Libre comme l’air, libre comme mes vers,
Semblable à celui qui a immigré ICI cet hiver,
Dans le courant tiède des jours de froid hiémal…
***
Almanach d’un Désir qui se métamorphose
En livre d’histoires; Silence qui s’interpose;
Histoires saintes comme celles de la petite enfance,
Contes lumineux pour l’Œil baigné de fractales,
Parfait régal dont dispose la Lectrice Idéale...
***
Dans les pages amarrées au Port des Infidèles,
Ne l’avoir imprimé que pour Elle,
Ce Formulaire des mille choses;
Egalement pour un petit groupe qualifié de fidèles,
Mais d’abord et avant tout pour Pica, fille modèle…
Et pour ce qu’il nous restera à faire comme à défaire,
Toujours le refaire pour le redéfaire, ce Livre tout à l’envers;
Pour le remettre à SA place, sur sa tête, un peu de travers,
À bord de l’ I N D É F I N I M E N T,
Corsaire de mots traversant le Temps…
***
Dans les flammes glacées de son Désir,
Là où le Chaos a ordonné son intention,
S’étire lentement, au long des 1000 lieues,
La Veine de fer bleu d’un jeune Dragon en feu
Depuis le plus profond de son Fleuve,
Vers la lointaine Cité des Aveugles,
Voguer au-delà de la Terre Neuve,
Voyager au Gué du Désir meuble…
Ensemencé dans le Serpent Fin,
Imprégné par son miel et son venin,
Le Tigre peut maintenant couvrir de ses mains
Le cercueil fermé de nos rêves trop humains…
FAN KWAE LO, démons venus de l’Étranger,
Éclos d’un monde low, composé de 1 et de 0 ;
Dans le bruissement invertébré du Pli Soufflé,
Mêlés au sang sauvage des odeurs de l’Alcôve,
Les sombres ravins dévalés par la Bête fauve…
Coquilles d’œufs de colibris broyées,
Ailes gelées de libellules assassinées,
Nids de guêpes aux pellicules cendrées:
Envolée Divine des mots qui s'agressent
Depuis le Jardin des Perfections Célestes
***
Comme dans le feu sacré de nos Respirations,
Le vent charrié dont nos entrailles sont bénies;
Déverser l’huile de nos coudes à coudes,
Corriger l’Ode dont les morves pissent
Dans l’Intime de nos humeurs procréatrices
Comme plusieurs des couches
Étendues nues sur l’ I N D É F I N I M E N T,
La superposition des tons cuivrés
Sur la Blancheur de nos néants…
Couleur de terre cuite d’un suant sculpteur de mots
Sur celle de la peau d’albâtre des jeunes vierges os;
Pages tatouées comme dans la Splendeur du bas-rouge,
Flamboyantes à même le brûlant de son sang qui nous-je…
Liquide perlant dans les veines qui me ramène à son cœur,
Celui que ses poèmes firent dans nos souvenirs ravageurs…
***
Au Palais des Merveilles,
Sous l’Arc de la Colère,
Ou au Temple du chocolat,
Dans le Mur de la Nuit claire,
Tisser à nouveau le karma
Des somptueux fils de kamma;
Fibre intime d’un Continent qui s’éveille
Sur la Toile indiscrète de nos Rois Soleils
Pour tresser le chapitre dans le chapitre,
À la poursuite du Chapitre des chapitres,
Parfaits et fascinants, et bien réinsérés
Depuis les merveilleuses boîtes de papier,
Ces chapitres qui s’inscrivent sur les pupitres,
Ces Possibles inespérés de nos Aveux en fuite…
Au détriment d’une suite de moments oubliés,
Le Cœur du Livre qui détient celui de l’Invitée;
Invisible, faible mais rebelle,
cœur de Lectrice libre et fidèle
***
Dans les spirales capricieuses
Des traces de nos pas perdus,
Deux êtres pareils à EUX,
Deux personnages majestueux…
Encastrés dans le Cadre fragile de Saint-Foix,
Enroulés et fossilisés comme l’ammonite:
Flood, Irena et Pica, trio sélect et indélicat,
Nobles imprimeurs, intellects d’une élite,
Fondateurs d’un lectorat né en Amérique…
Issus de la quantité illimitée de tous ces petits riens limpides,
Et de ceux qui causent les longues Conversations entre amis livides,
Calculés dans le Nombre d’Or qui naquit ICI par la juste Proportion Divine,
Des âmes qui semblent sorties tout droit du Livre Infini de Djinn,
Des âmes chaudement installées dans la Spirale croissante d’une Coquille vide…
***
Comme un clair-obscur frémissant,
Dans le Temps qui ne se voit pas,
Lorsque l’Amour reprend sa forme,
Issu d'un désir sans cesse croissant…
Il y a tout ce qui n’a jamais existé,
Il y a tout ce qui n’existera jamais,
Sauf ce petit quelque chose d’autre,
Celui qui ne valait presque rien,
Mais qui par terre brillait si bien…
***
Dans le Profond Puits Secret de notre grand monde hi-tech,
Le Feu pris dans les rayons roses de nos Petites Bibliothèques;
Flammes anonymes enfermant sous clef les sons discrets
Des éternelles lamentations de tous ces gens inquiets…
IMPRIMERE
Ce qu’il nous restera de cette Histoire à caractère unique:
Un SEUL caractère, tout petit bloc vierge de misère;
Surface plane, ABSOLUMENT IMPÉNÉTRABLE et magique,
Échoué un soir d’hiver sur les berges marinées de l’Atlantique…
Qu’un vide caractère, petit bout de métal antique,
Issu du banc émissaire de nos jouets de brise-fer;
Morceau infinitésimal retrouvé par hasard
Sur le seuil désert d’un Libraire authentique…
***
Et qui sait, Auteur fidèle du Lecteur,
Peut-être nous retrouverons-nous
Dans un prochain Siècle de Lumières,
En bas d'une page défaite, à l’autre bout d’une rivière,
Ou encore ICI, dans cette Ville Forteresse,
Qui, au demeurant, est restée, reste et restera,
Perchée bien haute face à son fleuve maîtresse,
sur son socle immobile de quadricentenaire…
Bloc de Diamant Blanc qu’on aura bien voulu exploiter
Dans le creux de son océan, du fin fond de sa révolution;
Kébek, toujours seule, mais NON pas encore indépendante,
Kébek, toujours aussi vivante, là où il y a eu cet autre chose,
Kébek qui cherche un monde quelconque pour sa seconde solution…
***
Par un bel après-midi de l'hiver 1759,
En plein dans le froid sucré de février,
L'incendie majeure d’un inestimable auteur...
Son histoire noble, couchée sur le papier de l'imprimeur,
Ses mots majestueusement traduits par Sophie Voillot,
Ses mots primés depuis chez Madame la Gouverneure...
***
Moi, Fée noire mal étoilée, Lectrice de vos utiles secrets,
Sans cesse habitée par les esprits délabrés de l’Imparfait,
Comme madame de Beaufort jadis nous l'interprétait,
bien calfeutrée dans les pages lisses de votre grand Jardin,
un peu tard je vous l’admet:
" Tout ce qui se trouve dans cette pièce
EST une question…"
Alors, ne devrions-nous pas nous étendre davantage sur le Sujet ?
Ou ne devrions-nous plus jamais ne nous éprendre d'un tel Objet ?
***
Si vous le voulez bien, cher M. Wharton,
taisons-nous et faisons le Guet,
Car il se pourrait bien que d'ici l’été,
on aperçoive depuis la Forêt humide de la mi-juillet,
quelques automates inquiets alités au pied d'un " lit défait "
qui refont sans cesse le Trajet dans la tête du romancier muet...
Un romancier comme on nous en fabriquait jadis
Du temps des contes antiques de petits poucets…
Un romancier non prétentieux, mais soucieux de mots
Rêvant de bateaux et de mots plus-que-parfaits...
Merci à vous, Jongleur habile de rêves anabolisants,
Ardent Semeur de mots " bulbillisants "...
Coquillage amoureux d’une Mer d’encre,
Mémoire remplie de trésors inestimables,
Repêchée à même son Ventre inépuisable…
" Je ramène la vie depuis la mort "
(C'est la devise des premiers imprimeurs)
Louise Langlois
Québec…1759
12 mars 2006-6 mars 2008
***
FIN des FENÊTRES OUVERTES 7
Blogue suivant: FENÊTRES OUVERTES 8